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Chroniques musicales et comics en vrac...


Garage Beat '66 Vol. 1 - Like What, Me Worry?!

Garage Beat '66 Vol. 1 - Like What, Me Worry?!

Ni effluves psychédéliques, ni influences pop anglaises dans ce premier volume de la série Garage Beat '66 de chez Sundazed mais du riff primaire, du son cagneux et des cris d'hurluberlus particulièrement toqués.
Il faut préciser d'entrée que cette sélection regroupe du tout-venant, du basique voire de l'anecdotique. La plupart de ces dix neufs groupes n'a jamais franchi le cap du 45 tours et, à entendre certains morceaux, ont comprend pourquoi. On a beau être client du son de l'époque, de l'ambiance, du côté bucolique de ces artisans, la sécheresse des compositions reste tout de même dure à avaler. Et ce ne sont pas les notes de pochettes enthousiastes de l'inconnu Jeff Jamera qui y changent quelque chose.
Heureusement, malgré les lacunes de composition, certains de ces groupes de cancres parviennent à susciter un minimum d'intérêt par une énergie incontestable. Rythmes cavalant, épaisses guitares fuzz et clavier joué à un doigt suffisent souvent. Ils ne sont de toute manière sûrement pas capables de faire mieux. Les Texans de The Sparkles dotés d'un batteur/chanteur néanderthalien, s'en sortent pas mal sur le violent "Hipsville 29 B.C. (I Need Help)". On les retrouve un peu plus loin avec une ballade typiquement Seedsienne "No Friend Of Mine". The Olivers, quand à eux, possèdent peut-être la fuzz la plus grinçante. La guitare de "Beeker Street" ne ressemble plus qu'à un bourdonnement sourd et grésillant. Mais leur minimum de mélodie sauve l'affaire. Ce groupe assez connu de l'Indiana ouvrira pour les Standells, Hollies, Byrds ou encore les Who. The 'In' d'Alabama valent aussi le détour avec le très groovy "Just Give Me Time". Ce groupe partira quand à lui en tournée avec les Seeds. The Fe-Fi-Four Plus 2 clôt cette compilation avec panache avec le sautillant "I Wanna Come Back (From The World Of LSD)" empli de batterie tribale et de cris sauvages.
D'autres combos s'en sortent bien moins honorablement. 006 qui ouvre cette sélection par exemple: accords basiques, structure irritante et paroles de cailleras pour un morceau insupportable. Idem pour Fever Free avec un "I Can Beat Your Drum" complètement inepte. The Century's de Philadelphie s'en sortent un peu mieux avec leur "Hard Times" aux paroles de losers plutôt rigolotes.
D'autres, en plus de proposer des titres nuls, versent dans le ridicule le plus complet. The Executioners de l'Ohio par exemple, qui appuient leur nom ridicule par des décors horrifiques nases et des tenues de scènes à base de toges et autres accessoires pseudo-inquiétants. Idem pour Neal Ford & The Fanatics de Houston avec "Shame On You" qui déclament leurs paroles menaçantes par un chant caverneux et des choeurs. A noter que le clavier Lanier Greig sera ensuite bassiste de Moving Sidewalks, formation pre-ZZ Top.
Heureusement, on trouve toute même quelques pépites, élément indispensable à toute bonne compilation sixties. D'abord The Country Gentlemen, groupe de gamins de 15 ans, avec "Saturday Night" qui racontent les pérégrinations de leur adolescence débutante dans des paroles d'une naïveté attendrissante. Groupe tellement jeune qu'il dû se contenter de jouer au country club de leur patelin ou aux barbecues parentaux.
L'influence des Byrds se ressent sur des titres plus posés où virevoltent entrelacs de guitares et mélodies ciselées, marques de fabrique du groupe californien. Certains s'en sortent plutôt bien tel Words Of Luv de Caroline du nord avec "I'd Have To Be Outta My Mind" ou The Kreeg avec le très bon "Impressin'".
D'autres s'en sortent plus facilement en ralentissant le tempo comme Just Two Guys (vraiment un duo) qui alternent couplets calmes à la voix posée, enjolivée de xylophone et refrains bruyants électriques à l'harmonica furieux sur "Eye". Matthew Moore Plus Four de l'Idaho, s'inspirent eux de chants traditionnels sur "Codyne (She's Real)". Ces paysans eurent l'opportunité d'enregistrer ce morceau psyché plaintif grâce à leur frère producteur à Hollywood. Leur carrière ne décollant pas, ils retournèrent dans l'oubli de leur ferme familiale. Plus pros, Smokestack Lightnin' de Los Angeles, enregistrés par Bones Howe producteur sunshine pop (The Turtles, The 5th Dimension, The Association...) avec la ballade "Look What You've Done" particulièrement bien chantée.
Mais la perle de cette compilation est le tube absolu de The Odyssey: "Little Girl, Little Boy". Ce groupe de Los-Angeles, connu aussi en tant que Just Too Much ou The Looking Glasses eut quelques succès d'estime sur des radios californiennes. Ce morceau, fortement inspirés des excellents Easybeats, allie rudesse punk, rythme haché et mélodie jubilatoire pour un résultat palpitant qui n'a rien à envier aux meilleurs tubes garages de l'époque. Il détonne d'autant plus avec la banalité du reste de la sélection.

Note:5/10
Label: Sundazed - Compilation - 2004
Support: CD

 1. 006 - Like What, Me Worry
 2. The Country Gentlemen - Saturday Night
 3. Fever Tree - I Can Beat Your Drum
 4. The Sparkles - Hipsville 29 B.C. (I Need Help)
 5. The Century's - Hard Times
 6. The Kreeg - Impressin'
 7. The 'In' - Just Give Me Time
 8. The Ban - Bye Bye
 9. The Executioners - I Want The Rain
10. The Odyssey - Little Girl, Little Boy
11. Matthew Moore Plus Four - Codyne (She's Real)
12. Words Of Luv - I'd Have To Be Outta My Mind
13. The Five Of Us - Hey You
14. John Hammond - I Wish You Would
15. Just Two Guys - Eyes
16. The Olivers - Beeker Street
17. Neal Ford & The Fanatics - Shame On You
18. Smokestack Lightnin' - Look What You've Done
19. The Sparkles - No Friend Of Mine
20. The Fe-Fi-Four Plus 2 - I Wanna Come Back (From The World Of LSD)

Publié le par Ben


Publié dans Garage, Sixties, Compilation


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